Si Ansible est déjà un couteau suisse de l’automatisation, il faut savoir qu’il n’est pas tout seul dans l’aventure. Autour de lui gravite tout un écosystème d’outils qui complètent, enrichissent et facilitent son utilisation. Et honnêtement, les ignorer, c’est un peu comme utiliser un smartphone uniquement pour téléphoner : ça marche, mais on passe à côté de beaucoup d’autres possibilités.
Je vais donc te présenter quelques-uns des compagnons les plus utiles d’Ansible : Molecule, Galaxy, Tower/AWX et d’autres briques qui transforment ton expérience en un vrai workflow DevOps.
Ansible Galaxy : la bibliothèque communautaire
Tu viens de commencer un playbook et tu te dis : « Il doit bien exister quelqu’un qui a déjà écrit ça avant moi… » → Bingo, c’est exactement pour ça qu’Ansible Galaxy existe.
C’est une plateforme communautaire qui regroupe des milliers de rôles et collections prêts à l’emploi. Tu peux :
- Chercher un rôle déjà fait (par ex. pour installer Nginx, PostgreSQL, Docker, etc.).
- Publier tes propres créations pour aider la communauté.
- Gérer facilement tes dépendances entre rôles dans un fichier
requirements.yml.
Un exemple concret :
# requirements.yml
- src: geerlingguy.nginx
- src: community.mysql
Avec un simple ansible-galaxy install -r requirements.yml, tu récupères et installes automatiquement ces rôles. Pratique, non ?
Ansible Molecule : tester avant de casser
Si tu as déjà écrit un playbook à l’arrache et croisé les doigts avant de l’exécuter en prod (on a tous déjà été trop sûr de soi 😅), alors Molecule est fait pour toi.
Molecule est un framework de test pour Ansible. Il permet de :
- Créer des environnements de test temporaires (Docker, Vagrant, ou même des VM cloud).
- Vérifier que tes rôles font bien ce qu’ils doivent faire.
- Automatiser ces tests dans ton pipeline CI/CD.
Exemple de workflow Molecule :
- Tu développes un rôle.
- Molecule crée une instance Docker et applique ton rôle dessus.
- Il exécute des tests.
- Une fois validé → tu es serein pour l’utiliser en prod.
Molecule, c’est un peu le crash-test de tes playbooks. Tu préfères voir la voiture se prendre le mur dans un simulateur plutôt que sur l’autoroute, non ?
Ansible Tower / AWX : la console de pilotage
Ansible en ligne de commande, c’est bien. Mais dans une entreprise avec plusieurs équipes, ça devient vite ingérable. C’est là qu’arrive Ansible Tower (version commerciale) et son pendant open source, AWX.
Avec eux, tu obtiens :
- Une interface web pour lancer tes playbooks.
- La gestion des accès utilisateurs (qui a le droit de lancer quoi).
- Une planification des jobs (ex. exécuter un playbook tous les jours à minuit).
- Des logs centralisés et un suivi clair des exécutions.
En résumé, Tower/AWX, c’est ton centre de contrôle. Tu pilotes tes déploiements sans avoir à te battre avec la ligne de commande et tu rends ton automatisation accessible même aux équipes moins techniques.
D’autres briques de l’écosystème Ansible
L’écosystème Ansible ne s’arrête pas là :
- Collections : elles regroupent rôles, modules et plugins sous un même namespace (par exemple
community.general). C’est plus structuré et plus facile à versionner. - Ansible Lint : l’outil qui vérifie la qualité de tes playbooks. Tu veux éviter les mauvaises pratiques ? Lint est ton ami.
- Ansible Navigator : une interface plus moderne pour exécuter Ansible avec les collections et ansible-runner.
- Ansible-runner : utile pour intégrer Ansible dans des applications ou pipelines CI/CD.
Conclusion
Ansible, tout seul, c’est déjà top. Mais avec son écosystème, tu passes clairement à la vitesse supérieure.
- Galaxy te fait gagner du temps,
- Molecule t’apporte la confiance,
- Tower/AWX organise tout ça avec une jolie interface,
- Et les petits outils comme Lint ou Navigator complètent le tableau.
Bref, si tu veux passer du statut « j’automatise un peu » à « j’ai une vraie usine Ansible bien huilée », je te conseille vraiment d’explorer tout cet écosystème.
Et surtout, rappelle-toi : comme toujours en DevOps, l’outil ne fait pas tout. C’est la méthode, la rigueur et la curiosité qui font la différence.

